Dernièrement, les articles sur les risques potentiels des réseaux sociaux pour la santé mentale, notamment des jeunes, se multiplient. Révélations choc sur Facebook, enquête ouverte aux USA contre TikTok, nous semblons assister à une véritable prise de conscience de notre propre manque de recul quant aux conséquences des usages des réseaux sociaux. Cependant, tout est-il vraiment à jeter sur la toile ? Quelles bonnes pratiques mettre en œuvre pour une utilisation des réseaux sociaux favorable à notre santé mentale ?
Réseaux sociaux, médias sociaux, quelle différence ?
Les réseaux sociaux peuvent être considérés comme des espaces de création et de construction de relations, mais pas que. Ils sont aussi pour les jeunes un lieu de formation de l’identité, d’expression de soi, et d’apprentissage sur le monde.
Selon les chiffres de l’OFS, 67% des Suisse.sse.s entre 16 et 74 ans ont participé à un réseau social en 2020. Un chiffre en constante augmentation depuis 10 ans dans toute l’Europe. Pourtant les inquiétudes concernant les dangers de ces pratiques sont de plus en plus nombreuses. Anxiété, dépression, solitude et problèmes de sommeil sont des conséquences potentielles avérées de leur utilisation, surtout à outrance. Alors les réseaux sociaux, bons ou mauvais pour notre santé mentale ?
Le point sur les 3 problèmes majeurs des réseaux sociaux pour notre santé mentale :
« Nous empirons le rapport à son corps d’une ado sur trois », notait une diapo d’Instagram, diffusée lors d’une réunion en interne en 2019.
Pour expliquer les comportements addictifs de certain.e.s jeunes, on parle par exemple de fear of missing out (FOMO), que l’on pourrait traduire comme la peur de rater quelque chose, et qui les pousse à consulter excessivement les réseaux sociaux pour s’assurer qu’ils ne manquent pas un événement entre ami.e.s par exemple.
Ils peuvent aussi contribuer au bien-être des individus. Le point sur les 3 avantages potentiels des réseaux sociaux pour la santé mentale :
« [Les réseaux sociaux] sont devenus une bouée de sauvetage pour beaucoup de gens »
Durant le semi-confinement de 2020, ciao.ch a constaté:
Prendre soin de sa santé mentale sur les réseaux, c’est avant tout être à l’écoute de soi-même !
Les réseaux sociaux représentent une véritable opportunité de créer plus de liens entre les gens, d’exprimer sa créativité, d’apprendre et de partager avec les autres. Utilisés de manière adéquate, ils peuvent même contribuer à combattre le tabou qui entoure la santé mentale. Mais un usage immodéré a de fortes chances d’avoir des effets délétères sur la santé mentale. Savoir ce qui nous convient ou non, s’écouter pour en faire un outil qui nous fait du bien et non qui nous détruit, voilà le meilleur conseil que nous pouvons vous prodiguer.
Sites d’information, d’aide et d’échanges pour les jeunes: Recommandations pour les parents: Si vous avez besoin de parler: La Main Tendue Plus d’informations sur la santé mentale et le numérique: Psycom
On appelle “réseaux sociaux” les sites Web dont l’objectif premier est la mise en relation et l’interaction des personnes, des groupes et des entreprises. Les réseaux sociaux font partie des “médias sociaux”, qui désignent toutes les plateformes permettant de publier des contenus, ou de consulter des contenus produits par d’autres utilisateur.rice.s.Effet négatifs, effets positifs, ce que l’on sait
Selon les chiffres de l’OFS, 67% des Suisse.sse.s entre 16 et 74 ans ont participé à un réseau social en 2020
Les réseaux sociaux provoquent la comparaison avec une version idéalisée et filtrée de la vie des gens. Photos de vacances, de familles, de groupes d’ami.e.s qui s’amusent, poussent les jeunes à se comparer avec les autres sur la popularité, l’argent, et bien sûr, le physique, avec des conséquences parfois désastreuses sur la santé mentale, notamment des adolescentes.
Malheureusement de plus en plus commun, le harcèlement en ligne est un facteur de risque pour la santé mentale des jeunes en particulier, et peut mener à des problèmes d’anxiété, de dépression, d’auto-mutilation, de solitude, voire à des changements dans les régimes d’alimentation et à des troubles du sommeil.
Les réseaux sociaux peuvent provoquer une addiction. Un usage excessif peut mener à des taux d’anxiété et de dépression plus élevés, et à des troubles du sommeil, ainsi qu’à des problèmes d’estime de soi, voire à l’isolement social.
Mais les réseaux sociaux n’ont pas que des défauts !
Les réseaux sociaux permettent de créer et de maintenir des relations. Ce que l’on qualifie de “soutien social” est un facteur très important de la santé mentale, nous l’expliquons dans notre dernier dossier “Les autres, c’est fantastique !”. La pandémie nous l’a d’ailleurs montré, les réseaux sociaux permettent de partager ses expériences, de se soutenir, se rassurer, mais également de maintenir des relations à distance.
– Luke Baker, Under Europe’s virus lockdown, social media proves a lifeline, notre traduction
Les réseaux sociaux ont un potentiel énorme en termes d’information et de prévention, notamment en lien avec la santé mentale. Ainsi, il est possible de parler directement à des expert.e.s et des professionnel.le.s de la santé, à travers des plateformes telles que ciao.ch, ou ontécoute.ch.
82% de plus d’interaction sur son forum
25% de plus de questions posées aux professionnel.le.s et partenaires de la plateforme
Les réseaux sociaux peuvent être des espaces d’expression et de formation de son identité propre, notamment pour les jeunes. Créer du contenu artistique ou de divertissement et le partager, explorer qui on est, s’exprimer, etc. tout cela constitue une opportunité d’améliorer le bien-être des individus.Comment utiliser les réseaux sociaux tout en préservant sa santé mentale ?
Il est nécessaire d’apprendre à restreindre son temps passé sur les réseaux. Il existe des systèmes pour limiter son temps d’écran, par exemple sur Instagram. Oublier son téléphone de temps en temps, désactiver les notifications, cela permet de prendre du temps pour soi, sans interruption. À chacun.e de déterminer quelle consommation leur convient, et quand il est nécessaire de s’arrêter.
Chacun.e contrôle son propre espace en ligne, alors pourquoi ne pas le rendre bienveillant envers soi-même ? Par exemple, en évitant de suivre des comptes qui nous font nous sentir mal dans notre peau, et en allant plutôt vers ceux qui nous font du bien. Il ne faut pas hésiter à bloquer ou à se désabonner de comptes toxiques. Si vous êtes harcelé.e en ligne, ne restez pas seul.e avec cette souffrance, parlez-en autour de vous. La Main Tendue à Genève par exemple est toujours disponible pour vous écouter.
Internet et les réseaux sociaux sont des sources d’information incroyables, mais ces informations ne sont pas toujours de qualité ! Avec une guerre en Europe qui se joue également en ligne, il est grand temps de s’habituer à vérifier les sources avant de partager des contenus sur les réseaux.
On ne le dira jamais assez, dans la majorité des cas, les réseaux sociaux ne reflètent pas la réalité. On y voit souvent une version idéalisée et aseptisée de la vie des gens. Mais face à ces corps élancés et bronzés, ces familles parfaites vivant dans des maisons luxueuses au cœur de paradis exotiques, il est parfois difficile de garder confiance en soi. Éviter les comparaisons, et se rappeler de la superficialité de ce que l’on voit, c’est un bon moyen d’éviter de développer des complexes. Votre valeur ne dépend pas de votre nombre de followers sur TikTok !Où trouver de l’aide en cas de besoin?
Sources