Environ 60% de notre état de santé général est déterminé par notre style de vie, nos conditions socio-économiques, notre environnement et le contexte sociétal dans lequel nous vivons. De la même façon que pour la santé physique, de nombreux facteurs extérieurs influencent notre santé mentale.
Personnes souffrant de problèmes psychiques en Suisse en fonction du niveau de revenu
Selon l’Organisation mondiale de la santé, il existe une relation à double-sens entre la santé mentale et le niveau socio-économique:
Personnes souffrant de problèmes psychiques en Suisse en fonction du degré de formation
Le risque de souffrir de troubles psychiques est le plus élevé chez les personnes travaillant sans contrat ou soumises à des contrats temporaires et précaires. L’anxiété générée par l’incertitude et la précarité de l’emploi est donc plus néfaste que l’absence d’emploi elle-même. de mauvaises conditions de travail peuvent entraîner stress, perceptions d’exigences trop élevées, manque de contrôle, sentiment d’être injustement traité.
Personnes souffrant de troubles psychologiques en fonction de l’insertion professionnelle
Personnes souffrant de problèmes psychiques en Suisse moyens à graves en fonction du soutien social
> Pourquoi les femmes sont-elles en moins bonne santé mentale que les hommes?
Troubles psychologiques en Suisse en fonction du genre
Personnes souffrant de troubles psychiques en Suisse en fonction de la nationalité
Tentatives annuelles de suicide chez les femmes de 16-20 ans
Tentatives annuelles de suicide chez les jeunes hommes de 20 ans
Tentatives de suicide chez les jeunes de 13 à 17 ans selon l’identité de genre
– Sebbane Déborah, De rosario Bianca, Roelandt Jean-Luc
– Sebbane Déborah, De rosario Bianca, Roelandt Jean-Luc
La santé mentale,
c’est pas que dans la tête !Les facteurs déterminants de la santé mentale
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Le rôle déterminant de notre environnement
La santé mentale ne se résume pas à une absence de troubles psychologiques. Elle comprend le bien-être, l’optimisme, la satisfaction, la confiance en soi, ou encore la capacité relationnelle. Elle est influencée par une interaction complexe de nombreux facteurs tels que les relations sociales, les événements de la vie, des facteurs génétiques, le revenu, la formation, l’emploi, le logement, l’accès aux services, les violences, les discriminations, ou encore l’environnement dans lequel on vit. Un ensemble de facteurs déterminants qui sont donc internes et externes à la personne ! De plus ces déterminants interagissent et s’influencent entre eux.
On peut les classer en 3 grandes catégories :
Comprendre, évaluer et favoriser la santé mentale d’une population c’est donc prendre en compte tous ces facteurs collectifs, à la fois internes et externes à la personne!
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Inégaux… devant la santé mentale
Certaines caractéristiques et situations, telles que des conditions socio-économiques défavorables, un isolement social accru ou des situations de discrimination affectant plus particulièrement certaines populations, créent des inégalités en santé mentale. Ainsi, parmi les groupes d’individus les plus susceptibles de présenter des problèmes de santé psychique, on peut citer : les personnes à bas revenu, les personnes LGBTIQ, les personnes issues de la migration, les familles monoparentales, les enfants de parents atteints de troubles psychiques, les personnes souffrant de handicap ou de maladie chronique, les détenu.e.s, les personnes à faible niveau de formation, les aîné.e.s, les personnes sans emploi, etc.
Le statut socio-économique
La probabilité de souffrir d’une maladie psychique, telle que des symptômes dépressifs ou d’anxiété, varie fortement en fonction de notre statut économique et augmente considérablement lorsque co-existent d’autres inégalités sociales.
REVENU ÉLEVÉ
REVENU MOYEN
REVENU BAS
une mauvaise santé mentale mène à une diminution de l’emploi et du revenu, qui en retour influencent négativement la santé mentale
Le niveau de formation
Plus le niveau de formation est élevé, moins les problèmes psychiques sont fréquents. Si le manque d’éducation est un facteur de risque pour la santé mentale, le niveau d’instruction est aussi un facteur protecteur.
DEGRÉ TERTIAIRE
DEGRÉ SECONDAIRE
ÉCOLE OBLIGATOIRE
L’emploi
Le risque de troubles psychologiques et de tentatives de suicide augmente avec le chômage et la précarité.
La qualité de l’emploi a également une grande influence sur la santé mentale.
de bonnes conditions de travail ont une influence positive favorisant le développement personnel, les relations sociales et l’estime de soi, contribuant à une bonne santé mentale.PERSONNES SANS EMPLOI
PERSONNES AVEC EMPLOI
Le sentiment de solitude et le soutien social
36% des suisses et 46% des Genevois.e.s se sentent parfois à très souvent seul.e.s.
Sentiment de solitude, soutien social et troubles psychiques sont très étroitement liés et varient fortement en fonction de l’âge, du genre, du niveau de revenu, du niveau de formation, des origines… c’est un véritable révélateur d’inégalités ! Nous ne bénéficions pas tous du même soutien social et nous ne sommes pas égaux face au sentiment de solitude.PERSONNES SOCIALEMENT PEU SOUTENUES
PERSONNES SOCIALEMENT SOUTENUES
Le genre
Parce qu’il a un impact sur de nombreux facteurs (le revenu, l’emploi, les violences, les discriminations etc.) le genre a inévitablement une influence déterminante sur la santé mentale. Les chiffres révèlent une inégalité de fait entre hommes et femmes face à la souffrance psychique.
La nationalité
À Genève, en 2015, un quart des hospitalisations en psychiatrie concernait des requérants d’asile. 64% d’entre eux ayant consulté en psychiatrie aux HUG souffraient de dépression.
SUISSES
ÉTRANGERS
L’orientation sexuelle et l’identité de genre
*lesbienne, gay, bisexuel.le, trans, queer, intersexe
• La probabilité de souffrir d’une maladie psychique est au moins 1,5 fois plus élevée chez les personnes homosexuelles et bisexuelles que chez les personnes hétérosexuelles
• C’est pendant le processus de coming out (en moyenne autour de 17 ans) que le risque est le plus fort
• La moitié des tentatives de suicide chez les jeunes lesbiennes, gays bisexuel.les et les trans a lieu avant l’âge de 20 ans, et les trois quart avant l’âge de 25 ansJEUNES FEMMES HOMO-/BISEXUELLES
JEUNES FEMMES HÉTÉROSEXUELLES
JEUNES HOMMES HOMO-/BISEXUELS
JEUNES HOMMES HÉTÉROSEXUELS
PERSONNES TRANS
CISGENRE
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Plus un individu est en situation précaire, moins il est riche matériellement dans sa communauté, et plus il a de risque de présenter des troubles psychiques
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La promotion de la santé mentale c’est donc agir sur tous les déterminants, au niveau individuel, collectif et… politique !
Promouvoir la santé mentale, c’est :
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La promotion de la santé mentale est donc un acte politique car elle vise essentiellement les facteurs sociaux, lesquels dépendent quasiment tous de l’action publique
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